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Zimbabwe: le Chinois Sinomine se plaint de l’environnement des affaires

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Le président du Zimbabwe Emerson Mnangagwa (milieu) et des représentants de Sinomine, lors lancement à Bikita Minerals. Crédit : China Mining Resources Group Co., Ltd.

Le Chinois Sinomine Resources Group qui exploite la mine de Bikita au Zimbabwe et qui a récemment annoncé sa volonté d’investir 500 millions de dollars USD dans la construction d’une usine de production de sulfate de lithium au Zimbabwe, se plaint aussi des obstacles qu’il rencontre dans le secteur minier dans le pays.

Sa décision de construire cette usine de raffinage intervient dans un contexte interne de pression des autorités zimbabwéennes qui exigent des entreprises minières qu’elles leur présentent un plan de construction des usines de transformation et de raffinage avancée de lithium, et un contexte externe de chute libre du prix de lithium.

Malgré son annonce, le groupe chinois s’est tout de même plaint devant des parlementaires zimbabwéens qui visitaient ses bureaux. Sinomine évoque notamment la faible fourniture en énergie électrique, les contraintes financières, le déficit en devises étrangères, l’absence de cohérente en matière d’octroi de licences, de fiscalité et de réglementation des exportations. Des défis qui impactent les opérations du groupe dans le pays.

Ces plaintes, peu couvertes par les médias, contrastent avec la perception générale qu’il y a des entreprises chinoises et de leur capacité à absorber les risques dans des pays risqués. Ainsi leur expression pourrait être révélateur d’une certaine frustration des entreprises chinoises à l’égard de l’environnement économique des pays dans lesquels elles investissent.

L’intérêt géopolitique que Pékin a longtemps manifesté à l’égard des ressources naturelles africaines, et la nature des entreprises concernées – entreprises publiques ou privées soutenues par le gouvernement chinois – ont nourri une perception selon laquelle ces entreprises chinoises agissent uniquement comme des entités politiques plus que des entités économiques et donc seraient prêtes à s’adapter quitte à s’assurer l’accès à ces ressources et ce quel que soit l’environnement.

Cependant, sur le continent plusieurs décideurs oublient que ces entreprises restent des entités économiques qui – bien qu’elles peuvent servir d’outils géopolitiques par moment – visent à faire du profit et sont donc sensibles aux facteurs qui peuvent impacter leurs revenus.

Jusqu’à présent la capacité d’adaptation de ces entreprises a souvent eu comme effet adverse d’encourager des pratiques qui ne favorisent par la bonne gouvernance dans ce secteur. Cependant elles, ces entreprises, sont de plus en plus nombreuses, non seulement au Zimbabwe, mais aussi en RDC a exprimé un certain ras-le-bol face à ces nombreuses difficultés que les pays hôtes ne semblent manifester aucun empressement à régler.

Autant que la Chine trouve en ces pays des sources d’approvisionnement stratégiques, cependant la prolifération des projets de lithium à travers le monde et les alternatives au Cobalt pour les véhicules électriques pourraient offrir des options moins risquées, moins coûteuses et donc plus rentables à ces entreprises qui pourraient décider d’aller ailleurs.

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