Alors que l’administration Biden a tenté d’éloigner les discussions sur son sommet africain de sa rivalité géopolitique avec la Chine, c’est le contraire qui se produit à Pékin. Lors d’un point de presse mardi, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a présenté le sommet comme un outil géopolitique :
« Nous sommes heureux de voir que toutes les parties de la communauté internationale accordent plus d’attention à l’Afrique, mais nous nous opposons fermement à l’utilisation de l’Afrique comme une arène de rivalité entre grandes puissances et à l’utilisation de la stratégie africaine comme un outil pour limiter et attaquer la coopération des autres pays avec l’Afrique. »
M. Wang répondait à une question sur un nouveau rapport au ton acerbes sur les relations entre les États-Unis et l’Afrique, publié par le think-tank sud-africain Institute for Global Dialogue, qui a attiré l’attention à Pékin. Le rapport critique l’approche de Washington, affirmant qu' »il y a eu une réduction notable de l’attrait et de l’influence des États-Unis » sur le continent :
- SÉCURITÉ : « [L]’administration actuelle [cherche] à présenter une image plus positive de ses relations avec le continent, même s’il sera probablement difficile de surmonter une approche qui a placé la sécurité et la poursuite de la guerre contre le terrorisme au-dessus des autres priorités. L’approche de la sécurisation du développement a eu ses défauts dans la mesure où elle n’a pas adopté une approche holistique pour relever les défis du développement du continent.«
- CHINE : « La diplomatie américaine a quelque peu perdu de son lustre par la faute de l’Amérique elle-même, caractérisée par un manque de considération pour les opinions africaines et une certaine jalousie à l’égard d’acteurs comme la Chine qui ont également montré un appétit à commercer avec l’Afrique et à contribuer à son développement. Les initiatives dirigées par la Chine, telles que l’initiative « Belt and Road », qui a reçu un large soutien sur trois continents, ne manqueront pas de préoccuper encore plus les États-Unis, même si la politique insulaire qui s’est infiltrée sur la scène politique américaine occultera toute idée ambitieuse d’investir à l’extérieur, du moins dans la mesure où la BRI le fait. Sans cela, l’Amérique tentera d’attaquer la Chine, tout en restant paralysée «
- PRIORITÉS AFRICAINES : « Il incombera […] principalement aux parties prenantes africaines, y compris les pays et institutions africaines ayant des liens étroits avec les États-Unis, les communautés économiques régionales et l’Union africaine (UA), de mener les efforts visant à renforcer les relations en fonction des priorités de développement de l’Afrique plutôt que des objectifs à court terme fixés par les États-Unis en fonction des priorités de l’administration en place.«
Téléchargez le rapport complet sur le site de Institute for Global Dialogue (en anglais)