Les efforts déployés depuis des années par le gouvernement kenyan pour exporter des avocats frais vers la Chine se sont heurtés à un nouvel obstacle cette semaine, lorsque les autorités chinoises ont informé Nairobi qu’une nouvelle série d’audits serait nécessaire avant de pouvoir commencer les expéditions.
« Nous avons reçu une communication de la Chine selon laquelle ils doivent effectuer un audit virtuel des vergers et des installations avant que nous puissions commencer à exporter nos avocats vers leur marché », a déclaré Isaac Macharia, directeur général des services phytosanitaires au Kenya Plant Health Inspectorate Service (Kephis).
Les agriculteurs seront sans doute très frustrés par ce nouvel obstacle qui survient trois ans après la signature de l’accord initial autorisant l’entrée des avocats kenyans sur le marché chinois.
Alors que le Kenya expédie chaque année des tonnes d’avocats frais en Europe et au Moyen-Orient, la Chine exigeait initialement que les fruits soient d’abord surgelés à titre de mesure préventive contre les parasites indésirables. Elle a par la suite assoupli cette réglementation après que les kenyans se soient plaints du coût prohibitif de l’acquisition de ces congélateurs.
Selon M. Kephis, au moins dix entreprises ont satisfait aux exigences, passé les audits sanitaires initiaux et n’attendaient plus que le feu vert pour commencer à exporter lorsque cette dernière demande d' »audit virtuel » est arrivée.
Pourquoi les exportations d’avocats kenyans vers la Chine revêtent une importance symbolique
- ACCÈS AU MARCHÉ : La Chine s’est engagée, lors du FOCAC de l’année dernière, à ouvrir davantage son marché aux produits agricoles africains en utilisant des « voies vertes » pour accélérer le processus d’approbation. La saga des avocats au Kenya est un test clair de cet engagement.
- BALANCE COMMERCIALE : L’agriculture est l’un des seuls moyens pour les pays africains pauvres en matières premières comme le Kenya de réduire leurs énormes déficits commerciaux avec la Chine. Mais cela sera difficile à réaliser si les exigences d’importation sont aussi onéreuses qu’elles l’ont été pour les avocats kenyans.
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