La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a défendu avec véhémence la primauté des banques multilatérales de développement (BMD) en réponse à la demande de la Chine, qui souhaite que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international subissent également des pertes sur leurs prêts aux pays en développement.
Yellen a appelé à des réformes radicales de ces institutions basées à Washington, D.C., dans un discours prononcé à la fin de la semaine dernière au Center for Strategic and International Studies, un groupe de réflexion américain, mais elle a rejeté les appels répétés de Pékin pour que les institutions de Bretton Woods participent de manière égale aux processus de restructuration de la dette, y compris en acceptant des pertes.
Lors de sa visite au CSIS, la secrétaire au Trésor a également réitéré son accusation selon laquelle la Chine est à blâmer pour la lenteur des négociations sur l’allègement de la dette de la Zambie :
- LA CHINE AGIT COMME UN » OBSTACLE » : « Dans le cas de la Zambie, la dette de la Chine représente quelque chose comme 14% du PIB de la Zambie, c’est le créancier le plus important et donc la Chine doit vraiment venir à la table des négociations et le manque de volonté de la Chine de participer pleinement et d’agir en temps opportun est vraiment un obstacle. »
- RÔLE DES BANQUES MULTILATERALES DANS LA RESTRUCTURATION DE LA DETTE : « Nous prévoyons lors de la prochaine table ronde du G20 (en Inde à la fin du mois) de discuter sur des questions plus larges concernant la restructuration de la dette. Par exemple, une question que la Chine a soulevée concerne la participation ou non des institutions multilatérales, le FMI et la Banque mondiale, à la restructuration de la dette ou si leur statut privilégié peut les en empêcher.«
POURQUOI C’EST IMPORTANT : La défense vigoureuse des institutions de Bretton Wood par Mme Yellen n’est pas surprenante étant donné le rôle central joué par les États-Unis dans la création et la gestion de ces institutions. Mais il est clair qu’elle sent le défi posé par la Chine et l’issue de la réunion des ministres des finances du G20 en Inde pourrait être cruciale pour déterminer quelle camp aura le plus d’influence sur le système de financement du développement.
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