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Chine-Afrique: L’atout politique de l’Afrique

Chine-Afrique: L'atout politique de l'Afrique
Le président chinois Xi Jinping (devant C) marche avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa (devant G), le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi (rangée centrale 2e G), le président togolais Faure Gnassingbe (rangée centrale G) et d'autres dirigeants africains après une séance de photo de groupe lors du Forum sur la coopération sino-africaine à Pékin, le 3 septembre 2018. HOW HWEE YOUNG / POOL / AFP

Pendant des siècles, nombreux sont ceux qui ont pensé que la plus grande contribution de l’Afrique à l’économie mondiale consistait à vendre des produits qui sortent du sol. C’est en partie ce qui a motivé les entreprises coloniales sur le continent. Et c’est aussi certainement ça qui a aussi attiré les Chinois en Afrique au début des années 2000. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Le fait est qu’à l’exception de quelques ressources stratégiques en RD Congo, au Zimbabwe et en peut-être en Guinée, la Chine ne dépend pas de la plupart des autres ressources africaines en pétrole, minéraux et bois. 
Avec l’avènement de “la Nouvelle Route de la Soie” (Belt & Road Initiative), Pékin peut désormais s’approvisionner en quantités bien plus importantes de ces ressources à des prix souvent plus bas, notamment en Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud, dans le golfe Persique et en Russie.

Les derniers chiffres des autorités douanières chinoises concernant les achats de pétrole montrent à quel point cette tendance est forte. Les achats ont diminué de 23 % rien que cette année. Autrefois, la Chine importait un tiers de son pétrole d’Afrique. Une attraction qui avait fait de l’Angola, du Nigéria et du Soudan des partenaires stratégiques pour Pékin sur le continent. Aujourd’hui, ce chiffre n’est plus que de 10 % et il est en baisse.

Plus encore, ne vous laissez pas tromper par les chiffres importants du commerce entre la Chine et l’Afrique que tout le monde – diplomates et hommes politiques africains et chinois – aime lancer. Bien sûr, la Chine est le plus grand partenaire commercial bilatéral de l’Afrique, avec des échanges bilatéraux en constante augmentation, passant de 187 milliards de dollars en 2020 à 254 milliards de dollars l’année dernière et devant atteindre 300 milliards de dollars cette année. 

Cela peut paraître impressionnant, surtout si l’on compare ce chiffre à celui, dérisoire, des échanges commerciaux de l’Afrique avec les États-Unis et d’autres pays régions du monde. Mais si l’on mesure la part de l’Afrique dans la balance commerciale mondiale totale de la Chine, les chiffres ne sont pas aussi encourageants.

L’année dernière, la Chine a réalisé un commerce total de 6,05 billions de dollars, et cette année, ce chiffre pourrait atteindre 7 billions de dollars. Mais la part de l’Afrique dans ce total est loin d’augmenter aussi vite. En d’autres termes, le commerce bilatéral entre la Chine et l’Afrique est resté largement stable mais aussi faible, à environ 3 % du total.

Donc, si les ressources et le commerce africains ne sont pas si importants pour la Chine, alors qu’est-ce qui l’est ?

L’atout politique de l’Afrique

L’Afrique, plus que toute autre région, a tendance à voter en bloc dans les institutions internationales telles que l’ONU. Les votes africains soutenant les politiques chinoises en matière de droits de l’homme au Xinjiang, repoussant les enquêtes sur l’origine du COVID-19 menées par les États-Unis, approuvant les notions chinoises de souveraineté et de développement, et adoptant la technologie chinoise ont tous beaucoup plus de valeur pour Pékin que les matières premières africaines. Celles-ci peuvent facilement être obtenues ailleurs, souvent avec moins de problèmes logistiques.

Le problème est que la plupart des gouvernements africains sont mentalement encore si profondément ancrés dans l’économie de l’extraction qu’ils ne peuvent pas voir l’énorme valeur que représente leur influence politique.

Les agendas politiques des hommes politiques et une certaine mentalité digne de la guerre froide, obscurcissent la perception des pays africains. Aux infrastructures de Pékin sur le continent, plusieurs semblent avoir échangé de facto leur soutien aux postures internationales de Pékin. 
Etonnamment l’inverse n’est pas garanti. Aucun pays du continent ne saurait se targuer de la garantie d’un soutien politique de Pékin au niveau international.
Ami ou allié de la plupart des pays africains, Pékin s’abstient de prendre position sur les conflits sur le continent. Avec une posture diplomatique neutre et « rassembleur », elle tend plus à préserver ses bonnes relations avec tous les pays, sans prendre position pour ou contre un autre. 

Et pourtant le soutien politique qu’ils apportent à la Chine au niveau vaut bien plus que les infrastructures qu’elle finance et construit sur le continent. Et ils ne sont pas gratuits ni généreusement donnés non plus. 

Au continent de comprendre sa valeur et de prendre ses responsabilité.  

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