Les dirigeants du G7 ont dévoilé leur dernier effort pour contrer la Nouvelle route de la soie chinoise en annonçant le « Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII). »
Le nouveau plan a été rendu public dimanche lors du sommet des dirigeants en Allemagne et comprend des promesses de lever 600 milliards de dollars de fonds privés et publics au cours des cinq prochaines années.
Les États-Unis ont déclaré qu’ils contribueraient à un tiers du financement, mais ils n’ont pas précisé combien proviendraient du gouvernement et ce qui serait levé auprès du secteur privé.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’UE lèverait également 300 milliards d’euros pour PGII, mais il n’est pas encore clair si ces fonds seront les mêmes que ceux déjà engagés dans le cadre de l’initiative Global Gateway de l’Union.
Les capitaux destinés à la PGII seraient levés par des banques multilatérales de développement, des institutions de financement du développement et des fonds souverains, puis canalisés vers des pays à revenu faible ou intermédiaire pour construire des infrastructures dans quatre domaines :
- Infrastructures adaptées au changement climatique et chaînes d’approvisionnement en propre en energie
- Technologies de l’information et des communications sécurisées.
- Promotion de l’égalité et de l’équité entre les sexes.
- Modernisation de l’infrastructure sanitaire
« Je tiens à être clair. Il ne s’agit pas d’aide ou de charité. Il s’agit d’un investissement qui sera rentable pour tout le monde », a déclaré le président Biden, ajoutant que cela permettrait aux pays de « voir les avantages concrets d’un partenariat avec les démocraties ».
Pourquoi PGII subira certainement le meme sort que B3W?
- TROP D’ACTEURS : L’une des raisons de l’efficacité de la Route de la soie est l’économie de commandement et de contrôle de la Chine, où les décisions sont beaucoup plus centralisées que dans les gouvernements occidentaux. Le gouvernement américain en tant qu’institution est très fragmenté. Si l’on ajoute les priorités concurrentes de six autres bureaucraties gouvernementales, d’ONG internationales et du secteur privé, il sera très difficile d’obtenir un consensus entre tant d’acteurs.
- PAS D’ASSURANCE-RISQUE : Si le G7 compte sur le secteur privé pour faire le gros du travail pour PGII, il manque un élément très important dans son plan : l’assurance-crédit à l’exportation. La Sinosure de la Chine est un facteur clé du succès de l’IRB, qui a permis de conclure des accords pour des centaines de milliards de dollars. Les entreprises des pays du G7 sont souvent peu enclines à prendre des risques et insisteront sur les programmes d’atténuation des risques soutenus par le gouvernement avant de s’engager à construire des infrastructures dans des pays comme le Nigeria ou le Vietnam. Mais le problème est que ce type d’assurance repose sur de vastes quantités de financement public qui peuvent être difficiles à trouver en ces temps de récession.
- POLITIQUE AMÉRICAINE : Les responsables européens se sont apparemment montrés réticents à l’égard de B3W parce que le président Biden n’a pas réussi à faire passer son programme d’infrastructures nationales par le Congrès américain. Cette barrière pourrait se lever à nouveau, étant donné qu’il est largement prévu que les Républicains reprennent le contrôle de la Chambre cet automne et peut-être même de la présidence en 2024. Si la politique américaine était une variable en 2021, elle sera probablement aussi un problème pour les Européens en 2023 et au-delà.
- RÉCESSION PROCHAINE : Avec des taux d’inflation mondiaux qui atteignent des sommets générationnels et des prévisions de récession dans la plupart, voire la totalité, des économies du G7, il sera très difficile de persuader les actionnaires que c’est le bon moment pour faire des paris risqués sur la construction d’infrastructures dans certains des marchés les moins développés du monde.
LECTURE RECOMMANDÉE :
- Bloomberg : Les États-Unis ressuscitent leur offre au G-7 pour contrer la Nouvelle Route de la soie Chinoise par Jenny Leonard, Alberto Nardelli, et Jordan Fabian (en Anglais)
- Reuters : Le G7 vise à lever 600 milliards de dollars pour contrer la Ceinture et la Route de la Chine par Andrea Shalal (en Anglais)
- La Maison Blanche : FICHE D’INFORMATION : Le président Biden et les dirigeants du G7 lancent officiellement le partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux. (en Anglais)