Hier, le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a dévoilé en Afrique du Sud le plan stratégique américain pour l’Afrique subsaharienne.
L’annonce a eu lieu après la conférence de presse conjointe avec son homologue sud-africain, Naledi Pandor, qui a exprimé la volonté de l’Afrique du Sud, et peut-être aussi du reste des pays africains, de voir les États-Unis et la Chine résoudre leurs problèmes et de faire en sorte que l’Afrique ne soit pas prise au piège.
Dans son discours d’ouverture, Anthony Blinken a à peine mentionné la Chine. Un changement de ton, du moins dans le discours, qui constrate avec l’administration Trump qui avait mis un point d’honneur à contrer la Chine en Afrique.
Bien que le plan ne semble pas se focaliser sur la Chine en Afrique, il l’a (la Chine) présentée néanmoins sous un jour peu reluisant :
« La République populaire de Chine (RPC), en revanche, considère la région comme une arène importante pour défier l’ordre international fondé sur des règles, promouvoir ses propres intérêts commerciaux et géopolitiques étroits, saper la transparence et l’ouverture, et affaiblir les relations des États-Unis avec les peuples et les gouvernements africains… Les États-Unis répondent à une influence et une activité étrangères croissantes en Afrique subsaharienne et s’engagent dans une région dont le paysage socio-économique, politique et sécuritaire subit d’importantes transformations. »
Et la lecture du plan révèle des domaines notamment ceux de la chaîne d’approvisionnement en minéraux stratégiques ou gouvernance numérique, où les intérêts et l’approche des États-Unis et ceux de la Chine pourraient s’affronter.
Pour que le plan fonctionne efficacement et s’éloigne réellement d’une volonté de contrer la Chine ou la Russie en Afrique, les solutions proposées ne devront pas être présentées comme des options à somme nulle, « soit l’un, soit l’autre ».
L’association en amont des pays africains, dans l’élaboration des solutions et projets à mettre en place pourraient aboutir à des approches inconfortables pour les Etats-Unis qui devront faire preuve d’ouverture.
Dans ce nouveau plan, qui s’étale sur cinq ans, les Etats-Unis vont travailler avec les pays africains pour atteindre les quatre objectifs suivants :
1. Favoriser l’ouverture et les sociétés libres
2. Garantir les retombées démocratiques et sécuritaires
3. Promouvoir la reprise économique post-pandémie et les opportunités économiques
4. Soutenir la conservation, l’adaptation au climat et une transition énergétique juste.
Avec ce nouveau plan stratégique américain qui inclut notamment la dernière initiative du G7 Le Partenariat mondial pour les infrastructures et les investissements, les décideurs africains pourront désormais le comparer à celui de la Chine – le Partenariat des égaux – qui avait été publié en novembre dernier et voir comment les approcher simultanément ou choisir celui qui les convient le plus.
LECTURE RECOMMANDÉE :
- Le Département d’Etat : Partenaires vitaux, Priorités communes : La stratégie de l’administration Biden pour l’Afrique sub-saharienne — discours d’Antony Blinken (en anglais)
- La Maison Blanche : Fiche d’information — Stratégie des États-Unis à l’égard de l’Afrique subsaharienne (en anglais)