En Afrique du Sud, l’accès des ingénieurs chinois à des équipements militaires sud-africains a suscité une vive réaction de la part du Democratic Alliance (DA), le parti partenaire de l’ANC au sein du gouvernement d’union nationale, visant le ministère de la Défense et la ministre Angie Motshekga. Selon DA, Pretoria aurait permis à des techniciens de l’Armée populaire de libération chinoise (APL) d’accéder à des sites stratégiques et à des plateformes sensibles des forces armées sud-africaines (SANDF), en dehors des procédures requises et sans le contrôle du Parlement.
Les accusations portent vers De Brug, où le projet classifié « Zingisa » aurait fait l’objet d’une modernisation discrète grâce à l’APL. Le DA affirme que des spécialistes chinois participent à des travaux d’infrastructure sur cette base et ont été consultés pour la maintenance de frégates et de sous-marins de la marine sud-africaine, des bâtiments fournis à l’origine par des constructeurs européens. De tels systèmes sont encadrés par des accords de propriété intellectuelle et par des règles strictes d’usage.
Pour DA, l’intervention d’acteurs non autorisés constitue une atteinte aux obligations contractuelles, qui ne permettent que que les réparations soient menées par les constructeurs ou par une tierce partie préalablement autorisée et désignée par les constructeurs.
À cela s’ajoute un accord d’aide militaire chinois d’environ 260 millions de rands, signé en septembre 2024, qui demeure opaque quant à son contenu, à son calendrier de livraison et aux contreparties potentielles pour l’Afrique du Sud.
Aux yeux du DA, ces éléments mettent en lumière une situation préoccupante où des arrangements de coulisses, déploiements classifiés et accommodements diplomatiques fragilisent la souveraineté militaire et la reddition de comptes constitutionnelle. Le parti rappelle des précédents d’assistance étrangère — chinois et cubains — dans la logistique et la maintenance de la SANDF, ce qui signe une dépendance technique croissante.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: La coopération militaire entre la Chine et l’Afrique du Sud avait irrité l’administration Biden aux États-Unis qui avait considéré le rapprochement de Pretoria avec Pékin et Moscou comme un acte non amical envers les États-Unis.
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