Les autorités de la République démocratique du Congo ont ordonné la suspension des activités de Congo Dongfang Mining (CDM), filiale chinoise mise en cause pour la pollution de cours d’eau à Lubumbashi, après la fuite d’eaux contaminées issues de son bassin de rétention.
Selon le ministère des mines congolais, « un débordement d’effluents industriels provenant d’un bassin de rejet aurait touché plusieurs quartiers environnants, suscitant de vives inquiétudes quant à la sécurité des populations et à la protection de l’environnement… le bassin de rejet de la société CDM ne répond à aucun standard international. Absence de dispositifs de contrôle, de stabilité et d’étanchéité, inexistence d’un plan d’urgence en cas d’incident ; autant de défaillances ayant conduit à une pollution manifeste des eaux, à la mortalité piscicole et à la contamination de l’environnement immédiat. »

Le ministre des mines, Louis Watum, a visité l’entreprise et rencontré les responsables de l’entreprise qui ne semblent pas avoir fourni des explications satisfaisantes quant à la situation et aux garanties de l’entreprise que ce genre d’incident ne se reproduira plus. En conformité avec le règlement minier, les autorités congolaises ont décidé de la suspension des activités de l’entreprise pendant trois mois et de la mise en place d’une équipe technique et d’enquete pour faire la lumière sur cet incident.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: La situation de CDM fait échos à celle de Sino Metal Leach en Zambie dont la rupture du bassin de retention avait conduit à la pollution du fleuve Kafwe. Contrairement aux autorités zambiennes, le gouvernement congolais a montre de plus de severité en décidant de la suspension des activités de l’entreprise.
Il ne s’agit malheureusement pas d’un cas isolé en RDC. Plusieurs autres entreprises minières chinoises opérant en RDC sont accusées de ne pas respecter les normes environnementales en matière de gestion des déchets de leurs activités, de la sécurisation des bassins de rétention ou encore de la gestion des rejets chimiques dans l’air. Dans la province voisine du Lualaba, l’entreprise COMMUS, du géant chinois Zijin Mining, est souvent pointée du doigt.
Ces crises deviennent symptomatiques des activités minières chinoises en Afrique, dont les normes de gestion ne semblent pas s’aligner sur les normes internationales.
Les entreprises chinoises ne sont malheureusement pas les seules dans cette situation. En 2023, les autorités congolaises suspendaient pour une durée de trois mois, les activités de Boss Mining, du Kazakh Eurasian Group, l’un des principaux producteurs de cobalt du pays.



