Les Bourses asiatiques ont trébuché de concert mercredi, à l’unisson du pétrole, dans des marchés hantés par le regain de tensions commerciales entre Pékin et Washington –la Bourse tokyoïte étant de surcroît minée par une violente crise politique dans l’archipel.
La Bourse de Tokyo plombé par la crise politique, le yen rebondit
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a abandonné plus de 3% en fin d’échanges, avant de clôturer en repli de 2,58% à 46.847,32 points. L’indice élargi Topix a fini en baisse de 1,99% à 3.133,99 points.
La place tokyoïte, fermée lundi en raison d’un jour férié, a brusquement accéléré sa dégringolade, minée par la crise ouverte au Japon par l’implosion de la coalition au pouvoir.
Le petit parti centriste Komeito a annoncé vendredi se retirer de son alliance avec le Parti libéral-démocrate (PLD), dont la présidente Sanae Takaichi est destinée à devenir Première ministre… de quoi fragiliser sa nomination.
Comme Mme Takaichi se dit défenseure d’un robuste soutien à l’économie, son élection à la tête du parti avait provoqué la semaine dernière l’euphorie de la Bourse et fait décrocher le yen.
Désormais, « Takaichi s’abstiendra probablement de tout changement de politique audacieux à court terme et privilégiera une approche prudente », observent les analystes de Nomura, anticipant une semaine de « correction ».
« Les inquiétudes suscitées par la situation politique intérieure chaotique, et la résurgence des tensions (commerciale) sino-américaines ont miné le moral des investisseurs, les poussant à vendre un large éventail d’actions », soulignent les experts d’IwaiCosmo Securities.
La monnaie japonaise, elle, bondissait de 0,36% vers 06H30 GMT, à 151,72 yens pour un dollar.
Interrogations sur la guerre commerciale
A l’unisson de Tokyo, les Bourses asiatiques ont accéléré leurs pertes face à la reprise du bras de fer commercial entre Pékin et Washington –après que le président américain Donald Trump a menacé la Chine de droits de douane supplémentaires de 100%.
Passée l’accalmie du début de séance, prenant acte du ton plus accommodant adopté ensuite par M. Trump, le pessimisme a repris le dessus.
Dans un entretien au Financial Times, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a accusé mardi Pékin de vouloir pénaliser l’économie mondiale en restreignant ses exportations de terres rares, « afin de tirer tout le monde vers le bas ».
La Bourse de Séoul a chuté de 0,63%, Taipei de 0,48%, l’indice hongkongais Hang Seng lâchait 1,77% vers 06H30 GMT.
« La menace douanière américaine a été largement perçue comme une réponse à la décision de Pékin de renforcer les contrôles à l’exportation des terres rares (…) les marchés semblant l’interpréter comme une manoeuvre tactique de Trump pour renforcer sa position de négociation », observait néanmoins Michael Wan, de la banque MUFG.
« L’application d’un droit de douane de 100% semble peu probable en raison de l’énorme fardeau qu’il représenterait pour les entreprises américaines », insiste-t-il.
LG Electronics entre en fanfare à la Bourse de Bombay
La filiale indienne du fabricant sud-coréen d’appareils électroménagers LG Electronics a réalisé mardi une entrée remarquée à la Bourse de Bombay, une introduction lui permettant de lever 1,3 milliard de dollars.
Son titre nouvellement coté s’est envolé d’environ 50% à l’ouverture, avant de limiter sa folle ascension. Signe de l’engouement rencontré, les enchères avaient dépassé la semaine dernière de plus de 50 fois les titres offerts, selon Bloomberg.
La firme, qui détient une part de marché importante pour certains appareils électroménagers haut de gamme (lave-linge, réfrigérateurs).
Sa cotation souligne l’essor rapide de l’Inde comme pôle de fabrication émergent pour les géants manufacturiers et technologiques cherchant à diversifier leur production.
Nouveaux records de l’argent et de l’or
Les métaux précieux, valeurs refuges traditionnelles face aux incertitudes, s’envolent de concert avec de nouveaux records historiques: l’or a atteint mardi 4.179,70 dollars l’once et l’argent 53,54 dollars l’once vers 05H30 GMT.
Le pétrole coule
Reflet des perspectives de la conjoncture mondiale, le marché pétrolier a trébuché à l’unisson des marchés boursiers.
Vers 06H30 GMT, le baril de WTI nord-américain perdait 0,39% à 59,24 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,44% à 63,04 dollars.
jug/nth
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