Un tribunal de Johannesburg a récemment condamné sept ressortissants chinois à vingt ans de prison chacun pour avoir exploité 91 travailleurs malawites dans une usine textile. Ce jugement très médiatisé a non seulement fait la une des journaux, mais a aussi déclenché une nouvelle vague de pressions réglementaires sur les entreprises chinoises en Afrique du Sud.
Selon Very South Africa (非常南非), un compte WeChat très suivi par la communauté chinoise locale, le verdict a provoqué un véritable choc dans les milieux d’affaires chinois, alors que les inspections se multiplient visiblement dans tout le pays.
Les usines sont directement concernées. Le 12 septembre, une cimenterie appartenant à des intérêts chinois à Rustenburg a été contrainte de suspendre ses activités lors d’une descente menée en personne par le vice-ministre du Travail, Jomo Sibiya. Les inspecteurs ont relevé de nombreuses infractions : absence de contrats de travail formels et de bulletins de salaire, non-déclaration des employés au fonds d’assurance chômage (UIF), équipements insuffisamment contrôlés et normes de sécurité non respectées dans les zones bruyantes ou poussiéreuses. L’entreprise est aussi accusée d’employer des travailleurs sans papiers ou munis de visas non conformes.
Les répercussions se font sentir dans les principaux centres commerciaux chinois de Johannesburg. À Fordsburg, dans le centre commercial « Hong Kong City », plusieurs magasins ont été fermés pour défaut de licences, d’issues de secours ou de permis sanitaires. À Bruma, le « Chinatown » local a vu des opérations conjointes des services d’immigration, de la police et de la municipalité. Les commerçants observent une baisse de fréquentation en semaine, les clients préférant « acheter vite et repartir », même si l’activité du week-end reste plus soutenue.
Beaucoup de détaillants redoublent désormais de prudence : vérifications internes, mise en ordre des espaces de stockage ou des comptoirs alimentaires, rangement méticuleux de toutes les licences, rapports d’inspection et factures, prêts à être présentés en cas de contrôle.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Ces opérations marquent une évolution en Afrique du Sud : on passe de campagnes ponctuelles à des inspections fréquentes et systématiques. Pour les entreprises chinoises, cela signifie que chaque aspect de leur activité — licences, contrats, conformité des employés, sécurité au travail ou authenticité des produits — est désormais scruté de près. Pour les commerçants et investisseurs, la conformité n’est plus un choix ou une réaction tardive : elle devient une condition essentielle de survie au quotidien.



