Par Isaac Odoom –
Le Canada vient de lancer une nouvelle stratégie pour renforcer ses liens avec l’Afrique, à un moment où les équilibres géopolitiques mondiaux évoluent rapidement. Cette initiative arrive à point nommé, dans un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis et la Chine, et alors que le continent africain connaît une croissance démographique, économique et commerciale sans précédent, portée notamment par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Des ambitions, mais peu de moyens
La stratégie met en avant des « partenariats mutuellement bénéfiques », dans une approche qui se veut différente du modèle occidental traditionnel. Cependant, sans ressources financières dédiées ni objectifs clairs, le Canada risque de paraître plus déclaratif qu’engagé. Contrairement à sa stratégie Indo-Pacifique, dotée de 2,3 milliards CAD, l’Afrique reste sans enveloppe budgétaire spécifique.
Leçons de l’engagement chinois
La Chine, aujourd’hui premier partenaire commercial de l’Afrique (295 milliards USD en 2024), propose une coopération pragmatique, bien que critiquée pour son manque de transparence. Le Canada ne peut rivaliser en volume, mais peut se distinguer par la qualité : transparence, responsabilité, normes sociales et environnementales. Cela répond aux attentes croissantes des citoyens et gouvernements africains.
Un positionnement à affirmer
Plutôt que de chercher à « contrer » la Chine, le Canada doit offrir une alternative crédible en misant sur ses forces : énergie propre, innovation en santé, agri-business, fintech, infrastructures. Il doit aussi outiller ses entreprises pour saisir les opportunités liées à la ZLECAf.
Conclusion : Passer de la parole à l’action
La stratégie canadienne pose une base importante, mais elle doit désormais se traduire par des investissements concrets, une feuille de route claire et une collaboration soutenue avec les acteurs africains, publics comme privés. L’Afrique ne manque pas de partenaires : à Ottawa de se positionner comme un partenaire de confiance.
Lire l’article au complet, en anglais, publié dans « The Conversation » et republié par CGSP dans le cadre d’une licence Creative Commons – Attribution/No derivatives.






