Le comité des créanciers franco-chinois qui supervise la restructuration de la dette de trois pays africains sous les auspices du cadre de référence du G20 se réunira lundi pour la première fois afin de discuter de la situation en Éthiopie.
Le même comité se réunit à Paris depuis plusieurs semaines pour élaborer un accord de restructuration de la dette de la Zambie. Selon de multiples rapports, un arrangement préliminaire sera annoncé avant la fin du mois.
L’Éthiopie, la Zambie et le Tchad sont jusqu’à présent les trois seuls pays qui ont choisi de participer au processus de restructuration de la dette du Cadre de référence, qui espère réunir les créanciers privés, multilatéraux et bilatéraux (en particulier la Chine) pour négocier un règlement global qui, du moins jusqu’à présent, s’est avéré impossible à obtenir.
Bien que ce ne soit pas du tout certain, il est probable que certains des termes convenus lors des négociations zambiennes serviront de base à ce qui sera discuté lors des négociations de lundi pour l’Éthiopie.
Le temps presse, cependant, car les conditions économiques de l’Éthiopie ne cessent de se détériorer. Il sera de plus en plus difficile d’assurer le service de la dette publique du pays, estimée à 44 milliards de dollars, dans un contexte d’inflation galopante et de dépréciation rapide de la monnaie.
La part de la Chine dans la dette éthiopienne
- AMPLEUR : on estime que la Chine représente 13,7 milliards de dollars, soit près d’un tiers de la dette publique totale de l’Éthiopie, qui s’élève à 44 milliards de dollars.
- SERVICE : Contrairement à la Zambie, au Sri Lanka et à de nombreux autres pays très endettés où les créanciers privés jouent un rôle prépondérant, la Chine est le principal créancier de l’Éthiopie. Selon les nouvelles données de l’ONG Debt Justice basée au Royaume-Uni, l’Éthiopie dépense presque deux fois plus pour le service de ses dettes chinoises que pour les prêteurs privés (voir ci-dessus).
La plupart des prêts chinois de l’Éthiopie ont été utilisés pour construire des infrastructures à grande échelle, notamment de multiples projets de télécommunications, le chemin de fer Éthiopie-Djibouti et le système de métro urbain d’Addis-Abeba.
LECTURE RECOMMANDÉE :
- Reuters : Les créanciers de l’Éthiopie discuteront de la restructuration de la dette lundi par Andrea Shalal (en anglais)
- Quartz Africa : L’hyperinflation en Éthiopie est le produit d’erreurs en cascade par Hawi Dadhi. (en anglais)