Avec 12 % de la dette extérieure totale de l’Afrique, la Chine n’est pas à l’origine de la vague actuelle de surendettement qui frappe le continent. Mais la crise place Pékin devant un dilemme : doit-elle faire pression sur ces pays pour récupérer son argent ou échanger des pertes économiques contre des gains diplomatiques ?
Tel est l’argument principal d’un nouveau rapport de l’institut de recherche britannique Chatham House. Les chercheurs écrivent :
« Loin d’une stratégie sophistiquée d’expropriation des actifs africains, les prêts chinois dans leurs premières phases ont peut-être créé un piège de la dette pour la Chine – l’empêtrant intimement avec des partenaires africains obtus et de plus en plus revendicatifs. »
Les auteurs du document affirment que la coopération entre la Chine et les bailleurs de fonds occidentaux est le seul moyen de sortir de l’impasse. Toutefois, ils affirment également que les désaccords entre les gouvernements occidentaux et son secteur privé constituent un obstacle important au progrès.
Les prédictions de Chatham House pour les pays africains endettés :
- LES BAILLEURS OCCIDENTAUX ET LA CHINE : Le rapport recommande un engagement plus important entre l’Occident et la Chine via le G7 et le G20 en trois phases : un dialogue élargi entre la Chine, le Club de Paris, les parties prenantes africaines et les institutions financières internationales, une coordination approfondie entre la Chine et les bailleurs de fonds occidentaux, et un plan d’action piloté par le G7 et G20 afin d’éliminer les obstacles à la mise en œuvre du Cadre commun du G20 pour la restructuration de la dette.
- SECTEURS PUBLIC ET PRIVÉ OCCIDENTAUX : « Des progrès plus rapides et plus substantiels – y compris un accord sur la restructuration dans des pays spécifiques – nécessiteront des solutions à un certain nombre de différends techniques entre la Chine, les membres du Club de Paris et le secteur privé. Ceux-ci concernent l’évaluation de la viabilité de la dette, la nécessité de la transparence de la dette, le rôle des institutions financières publiques dans l’octroi de l’allégement de la dette et la forme précise de cet allégement. »
LECTURE RECOMMANDÉE :
- Chatham House : La réponse au surendettement en Afrique et le rôle de la Chine par Alex Vines, Creon Butler et Yu Jie.
- Bloomberg : La Chine s’est peut-être piégée elle-même avec ses prêts en Afrique, par Antony Sguazzin.