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La Chine écrit les nouvelles règles de restructuration de la dette ?

La Chine écrit les nouvelles règles de restructuration de la dette ?
Légende : Le premier ministre chinois Li Qiang a posé avec le président zambien Haikinde Hichilema et le président français Emmanuel Macron après l'annonce d'un accord historique de restructuration de la dette du pays africain. Image via @HHichilema.

Tout le monde salue l’accord de restructuration de la dette zambienne qui a été dévoilé vendredi dernier à Paris comme une avancée majeure dans l’allègement de la dette des pays les plus pauvres du monde.

Bien que nous ne disposions pas de beaucoup d’informations sur ce qui est spécifiquement stipulé dans l’accord, ce que nous savons de ce “ nouveau  » modèle de restructuration de la dette, c’est qu’il ressemble énormément à  » l’ancienne  » manière de la Chine de traiter les pays en situation de surendettement.

Voici ce que la Zambie a obtenu : un nouveau délai de grâce de trois ans, une extension du délai de remboursement et une réduction significative des intérêts qu’elle doit payer sur ses prêts bilatéraux.

Il s’agit là d’une excellente nouvelle pour la Zambie, qui est restée bloquée dans le purgatoire financier pendant deux ans, le temps que la Chine et ses adversaires du Club de Paris parviennent à un accord.

Mais le grand gagnant est la Chine.

L’accord zambien, d’après le peu que nous en savons, présente de nombreuses caractéristiques similaires à celles des accords que les créanciers chinois ont conclus avec l’Angola et l’Équateur. Ceux-ci ont également allongé les délais de remboursement et réduit les taux d’intérêt pour donner à ces pays une certaine marge de manœuvre.

Contrairement aux restructurations de la dette menées par l’Occident dans le passé, qui prévoyaient souvent l’annulation des prêts, cette fois-ci, il n’y a pas d’annulation de la dette, mais une pénalité perverse qui prévoit une augmentation des remboursements si l’économie zambienne enregistre de meilleurs résultats que prévu.

Cette clause est tellement inhabituelle pour les prêteurs américains, européens et multilatéraux que l’on peut supposer qu’elle a été insérée par les Chinois, qui ont logiquement cherché à récupérer autant que possible leur portefeuille de prêts à la Zambie.

Le FMI a semblé quelque peu en retrait tout au long de ce processus en raison de la demande sans précédent des Chinois que les créanciers multilatéraux prennent également des réductions de valeur sur leurs prêts, une demande qui pourrait leur faire perdre leur statut de créancier privilégié.

Quant au Club de Paris, les plaintes qu’il a déposées au cours des deux dernières années concernant le rôle prétendument néfaste de la Chine dans le processus zambien ne semblent pas avoir abouti à grand-chose, étant donné que c’est le modèle chinois de restructuration de la dette qui a apparemment prévalu en fin de compte.

Plus que tout, cet exercice semble révéler que nous entrons dans une nouvelle ère où la Chine écrit désormais les règles internationales de la route – ce à quoi nous ne sommes guère habitués. Tout le monde devrait probablement s’habituer à cette nouvelle réalité, car ce n’est pas la dernière fois que cela se produit.

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