Avec la suspension des programmes de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) par l’administration Trump aux Etats-Unis, la Chine pourrait bien en profiter pour renforcer son influence et sa coopération dans le secteur médical au Rwanda.
Le Rwanda bénéficie depuis plusieurs années d’un soutien significatif de la Chine dans le secteur de la santé, notamment à travers le financement et l’agrandissement de l’hôpital de Masaka à Kigali. Construit en 2011 avec l’aide chinoise, cet hôpital voit actuellement sa capacité passer de 330 à 830 lits grâce à une subvention de 42 millions de dollars accordée par le gouvernement chinois. Cette expansion, dont l’achèvement est prévu pour juillet 2025, vise à faire de Masaka le principal hôpital universitaire du pays.
Parallèlement, la Chine envoie régulièrement des équipes médicales pour soutenir le personnel local. Depuis 2018, des spécialistes chinois sont présents à Masaka, offrant des services tels que la médecine traditionnelle chinoise. Cette collaboration illustre le partenariat croissant entre les deux nations, la Chine étant devenue le principal partenaire commercial du Rwanda, avec des échanges commerciaux enregistrés à 669 millions de dollars en 2024, soit une augmentation de 21.4 % par rapport à l’année précédente.
En revanche, la suspension des activités de l’USAID affecte plusieurs de ses programmes au Rwanda. Cette suspension affecte des initiatives cruciales, notamment la formation et le mentorat des professionnels de santé en santé maternelle et infantile. Bien que les programmes vitaux, tels que le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), aient été partiellement rétablis, des perturbations persistent en raison du démantèlement de l’USAID.
Cette situation ouvre la voie à une influence accrue de la Chine dans le secteur de la santé rwandais, comblant les lacunes laissées par le retrait américain. Le soutien continu de la Chine pourrait ainsi renforcer davantage les relations bilatérales et consolider sa présence en Afrique de l’Est.
Lors du dernier FOCAC en septembre 2024 en Chine, Pékin avait déjà pris l’engagement de renforcer sa coopération médicale avec les pays africains en continuant le programme d’échanges médicaux où 2000 équipes médicales seront envoyées sur le continent entre 2024 et 2027; et établissant une alliance hospitalière Chine-Afrique avec l’Afrique pour construire un centre médical commun.
À défaut de totalement combler le vide que le départ de l’USAID va laisser, la Chine aura l’opportunité d’intervenir au cas par cas, selon les pays et les besoins et renforcer son influence dans le secteur médical. Certains pays en bénéficieront plus que d’autres.
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