Au Nigéria et en Côte d’Ivoire, des usines pharmaceutiques chinoises s’apprêtent à produire de l’insuline, destinée aux personnes atteintes du diabète, et des médicaments contre la malaria qui fait des millions de victimes en Afrique.
Au Nigéria l’usine sera construite par un consortium d’entreprises chinoises dont les identités n’ont pas encore été rendues publique. L’annonce de ce projet a été fait par l’ambassadeur de Chine au Nigéria, Yu Dunhai, à la suite de la signature d’un accord entre l’Agence nationale de recherche et développement en biotechnologie nigériane et l’entreprise chinoise Shanghai Haiqi Industrial Company.
Ce projet, qui s’inscrit dans la stratégie de Pékin visant à réduire la dépendance du continent aux importations, répond à une urgence sanitaire : le diabète est en forte progression en Afrique, et la majorité des malades n’ont pas accès à des traitements réguliers.
En Côte d’Ivoire, c’est le géant Shanghai Fosun Pharmaceutical qui investit environ 58 millions de dollars dans une usine pharmaceutique. Ce complexe industriel, développé en trois phases, produira des médicaments antipaludiques et antibactériens, avec une première ligne de production attendue d’ici la fin de l’année. Pour les autorités ivoiriennes, ce partenariat marque une étape vers une autonomie pharmaceutique accrue.
Après les infrastructures et les mines, Pékin mise désormais sur la coopération médicale et pharmaceutique pour consolider ses liens avec l’Afrique. Plusieurs projets de fabrication locale de médicaments sont en cours, notamment dans le domaine de l’insuline et des antirétroviraux, des produits essentiels pour des millions de patients africains. Au Nigéria, il ne s’agit pas du premier projet.
En 2024, le nigérian Fidson Healthcare a signé un accord avec les groupes pharmaceutiques chinois Jiangsu Aidea Pharmaceuticals, Pharmablock Science Nanjing et le fond de développement chinois China-Africa Developemnt Fund, pour la construction d’une usine de production de médicaments de 100 millions de dollars USD. Des initiatives similaires sont observées en Zambie et à Zanzibar, en Tanzanie.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Aujourd’hui, près de 70 % des médicaments essentiels et la quasi-totalité des vaccins utilisés en Afrique sont importés. En soutenant la production locale, la Chine entend combler une partie de ce déficit structurel, tout en consolidant sa position de partenaire incontournable du développement africain. Cette stratégie, présentée sous l’étiquette de la coopération “gagnant-gagnant”, illustre l’évolution du rôle de Pékin sur le continent : d’un simple bâtisseur d’infrastructures à un acteur clé de la santé publique et de la souveraineté pharmaceutique africaine.
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