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Pourquoi les pays du Sahel se tournent vers la Chine pour s’armer?

Début septembre, le port de Conakry en Guinée s’est transformé en véritable scène militaire. Des convois de véhicules blindés CS/VP-14, de transporteurs d’infanterie VN-22 6×6, de véhicules de commandement et de dépannage, ainsi qu’un système d’artillerie à roquettes SR-5 ont débarqué de cargos chinois avant de prendre la route de Bamako, la capitale malienne.

Après le Burkina Faso, qui avait déjà reçu un équipement similaire, le Sahel voit émerger un noyau militaire « équipé à la chinoise ». Ce tournant illustre comment les États d’Afrique de l’Ouest, confrontés à une violence insurgée persistante, redessinent leurs arsenaux.

Un commentaire publié sur un compte WeChat spécialisé dans les affaires militaires analyse les raisons de ce choix, les usages prévus et les risques associés.

Pourquoi acheter chinois ?

Pendant longtemps, les armées sahéliennes ont compté sur les blindés français à roues. Mais ces derniers sont désormais obsolètes et politiquement inaccessibles, l’influence française ayant été écartée. Les livraisons américaines sont improbables, compte tenu des retraits et restrictions à l’export, tandis qu’un recours massif aux armes russes créerait une dépendance que plusieurs gouvernements veulent éviter.

Les systèmes chinois, comme le VN-22 et le lance-roquettes SR-5, offrent à la fois continuité technique avec les modèles français, performances modernes, modularité et prix abordable, tout en restant politiquement acceptables.

Un usage opérationnel ciblé

Ces acquisitions visent à renforcer les campagnes antiterroristes contre les groupes jihadistes très actifs tels qu’IS-Sahel et le JNIM, responsables de plus de 2 000 attaques en 2024 ayant causé plus de 25 000 morts.

Blindés à roues, véhicules protégés contre les mines et artillerie modulaire répondent aux besoins opérationnels : patrouilles longues distances, escortes de convois, protection contre embuscades et engins explosifs improvisés, et puissance de feu face à des insurgés armés principalement de fusils et RPG. Ces « brigades mécanisées légères » sont jugées adaptées au contexte sécuritaire sahélien.

Des risques persistants

Malgré ces nouveaux équipements, les armées sahéliennes souffrent de faiblesses en formation, logistique et maintenance, susceptibles d’en limiter l’efficacité. Un autre risque est celui du détournement : une partie de ce matériel pourrait finir entre les mains des unités de Wagner, encore très présentes au Mali et au Burkina Faso.

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