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Déversement toxique d’une mine en Zambie: HRW appelle à une « enquête exhaustive »

Zambie entreprise chinoise déchets toxiques
Zambie, Parc national de Kafue, arbres le long de la rivière, au coucher du soleil (Photo par CORDIER Sylvain / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP)

L’ONG Human Rights Watch a appelé jeudi le gouvernement zambien à mener une « enquête exhaustive » sur le déversement de déchets toxiques dans le nord du pays après la rupture d’une retenue en février sur le site minier d’une entreprise chinoise.

Le ministre de l’Environnement zambien a balayé la veille les conclusions d’une entreprise de dépollution qui estime la quantité de déchets répandus dans l’environnement vingt fois supérieure aux annonces du propriétaire de la mine de cuivre.

« Les autorités zambiennes doivent mener une enquête exhaustive avec des experts locaux et internationaux pour identifier les risques sanitaires liés à l’environnement et dépister d’éventuelles intoxications aiguës ou cumulatives aux métaux lourds chez les habitants », exhorte HRW dans un communiqué.

Cet incident, près de Kitwe et de la frontière avec la République démocratique du Congo, a contaminé un affluent de l’une des plus longues rivières de Zambie, la Kafue, selon des organisations de défense de l’environnement.

Les estimations de l’entreprise sud-africaine Drizit, sélectionnée pour mener des analyses après un appel d’offres de l’agence zambienne de l’environnement (ZEMA), font état de 1,5 million de tonnes de déchets répandus dans la nature, selon un communiqué de Drizit fin août.

Une quantité très supérieure à l’épanchement de 50 millions de litres reconnu par l’entreprise publique chinoise Sino-Metals Leach (SML) après la rupture d’un bassin retenant des déchets d’une densité estimée à 1,5.

Drizit rapporte des « niveaux dangereux de cyanure, d’arsenic, de cuivre, de zinc, de plomb, de chrome, de cadmium ». Autant de polluants pouvant causer des malformations congénitales ainsi que des cancers.

Ce cabinet d’experts en dépollution accuse l’entreprise chinoise d’avoir rompu le contrat « un jour avant la date de remise du rapport final » à la suite de premiers « rapports montrant la gravité de la pollution ».

Même si l’appel d’offres émanait de l’agence de l’environnement zambien, le contrat était établi avec SML.

Le ministre de l’Environnement Collins Nzovu s’en est tenu mercredi aux chiffres avancés par le groupe minier, évoquant 51,8 millions de litres de « déchets acides déversés dans l’environnement » lors d’une conférence de presse. Il a aussi appelé à ne pas « colporter des contrevérités ».

Quatorze entreprises ont répondu au nouvel appel d’offres lancé par la Zema, d’après le ministre, l’une d’elle doit être retenue d’ici lundi.

SML a produit 5.754 tonnes de cathodes de cuivre en 2024 à partir de ses activités à Chambishi, lieu de l’incident, d’après le dernier rapport annuel de sa holding, China Nonferrous Mining (CNMC).

clv/lth

© Agence France-Presse

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