Le chinois CMOC, premier producteur mondial de cobalt et exploitant des mines de Tenke Fungurume et Kisanfu en RDC, a maintenu sa production à la hausse malgré la prolongation, depuis février, de l’interdiction congolaise d’exporter ce métal.
Opposé à cette mesure, CMOC n’envisage pas de réviser ses prévisions de production pour 2025. Au premier trimestre, le groupe avait déjà dépassé ses objectifs pour cette même période. Pour 2025, le groupe a prévu de produire entre 100 000 tonnes et 120 000 tonnes de cobalt
Pour les six premiers mois de l’année, CMOC a enregistré une augmentation de 13,6 % de sa production de cobalt par rapport à 2024, atteignant 61 000 tonnes. Sur la même période, la production de cuivre a également progressé pour s’établir à 353 570 tonnes. Si le groupe maintient la cadence, il pourrait non seulement atteindre ses prévisions mais aussi les surpasser.
Cette croissance inquiète les autorités congolaises et les marchés mondiaux. En 2024, CMOC représentait près de la moitié de la production mondiale de cobalt. Si le groupe mettait à nouveau sur le marché un volume abondant dès la levée de l’interdiction, la légère hausse des prix observée depuis février pourrait rapidement s’effondrer.
Face à ce risque, Kinshasa pourrait prolonger durablement l’interdiction, au risque de frustrer les acheteurs et d’accélérer la « décobaltisation » de l’industrie des véhicules électriques, principal débouché du minerai. Une autre option consisterait à instaurer des quotas d’exportation, afin de réguler plus finement les volumes sortant de la RDC.
Le choix de CMOC de maintenir sa production à la hausse pourrait s’expliquer sa certitude à contrôler les dynamiques du marché après la levée de l’interdiction. Même si la RDC décidait de mettre en place des quotas d’export, la tâche n’est pas si simple pour la RDC.
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