Le célèbre commentateur en ligne chinois basé en Afrique de l’Est, Xiao Nie « 小聂说事儿 », qui relate le quotidien des immigrés chinois sur le continent, a récemment publié un article abordant les préjugés courants à propos du marché de consommation africain. Cet article fait suite à une avalanche de commentaires sur une de ses publications précédentes concernant les fortes ventes de motos électriques chinoises en Afrique. Beaucoup de lecteurs soutenaient que les produits chinois ne rencontrent du succès sur le continent que parce qu’ils sont bon marché et de qualité médiocre, et que les consommateurs africains n’auraient tout simplement pas les moyens d’acheter mieux.
Dans ce nouvel article, l’auteur réfute cette vision réductrice et invite ses lecteurs à considérer le marché africain sous un angle plus nuancé et axé sur le développement.
S’il reconnaît que l’accessibilité financière constitue le point d’entrée des produits chinois dans des pays comme le Kenya — où de nombreux habitants perçoivent encore des revenus modestes —, il insiste sur le fait que « bon marché » ne rime pas avec « mauvais », et que le prix n’est pas le seul moteur de la demande. En réalité, une classe moyenne en plein essor dans plusieurs pays africains recherche déjà des produits mieux conçus, plus durables et porteurs de marques reconnues, souligne-t-il.
Points clés du post de Xiao Nie sur les raisons pour lesquelles les consommateurs africains aiment les produits chinois :
- Des produits adaptés aux besoins locaux : des téléphones équipés de batteries extra-larges pour les utilisateurs ruraux, des options multi-SIM, des interfaces en swahili et des composants renforcés ; les fabricants innovent pour l’utilité et la fiabilité, pas seulement pour le bas coût.
- Une concurrence réelle sur le marché : les entrepreneurs chinois en Afrique font face à une vive compétition de la part d’entreprises indiennes, moyen-orientales et occidentales. Beaucoup sont de petits pionniers autofinancés qui doivent partir de zéro ; pratiquer des prix bas est une stratégie de survie et d’accès au marché, et non un signe d’infériorité de qualité.
- Une montée en gamme à venir : à mesure que la classe moyenne africaine se développe, la demande pour des produits supérieurs augmentera. Des marques chinoises comme Huawei, BYD et Xiaomi se positionnent déjà pour cette prochaine phase, en passant du simple commerce basique à la production locale et au développement de leur image de marque.
